La culture du blé se faisait sous couvert des arbres qui abritaient également les troupeaux. Ses amandes, très réputées, servaient entre autres à la fabrication des calissons d’Aix en Provence.
A partir des années soixante, la mécanisation, l’intensification de l’agriculture et l’apparition de la culture industrielle du lavandin ont conduit à l’arrachage des arbres pour permettre aux tracteurs de filer droit.
L’ancien propriétaire des terres à la Petite Colle, parti chercher fortune aux Amériques avec les habitants de la vallée de l’Ubaye voisine lors de l’épopée Mexicaine (voir l’histoire des « Barcelonnettes » du 19ieme siècle jusqu’aux années 1950), avait pris soin d’interdire au fermier d’arracher les arbres. Ce sont ces mêmes arbres, une vingtaine de variétés anciennes disséminées sur les parcelles, que nous soignons et récoltons. Parfois âgés d’une centaine d’années, ils trônent fiers et souverains, d’une modestie insolente, virgules rythmant le paysage du plateau.
Ils sont également dans leurs troncs creux aux formes tourmentées, sculptés par des vents catabatiques, le refuge de nos ducs, huppes, rolliers, chasseurs d’Afrique et autres oiseaux pipelettes colorés.
Un long travail d’identification des variétés a été accompli, afin de préserver ce patrimoine génétique.