Plantés avant l’ère industrielle, ils sont indifférents aux techniques agricoles modernes, et se rient des tracteurs. Ils ne sont pas en ligne. Ils sont dans la pente, où l’homme d’expérience savait qu’un peu de terre se niche. Dans l’anfractuosité de la roche, là où les racines pourront se frayer un chemin entre les gadins. Là où parfois, au creux frais, un bouquet de violettes accueille l’âme en peine venue fredonner la solitude des rois. Tout doit se faire à la main, et cela prendra le temps qu’il faudra. Ils le savent : Pour que cela soit bon, il faut compter si doucement qu’on en oublie le compte.
Tous les jours, pendant des centaines d’années, ils ont façonné leur environnement. Il faut être patient pour apprendre à les entendre, à les écouter, et enfin les comprendre.
Partager cette huile d’olive, c’est aussi prendre soin du passé, de notre terre, de notre patrimoine commun. Jouir du moment présent et préparer des à venirs.
Goûter cette huile, c’est mettre deux cents ans de Provence dans son assiette, blaguer avec les papés et les dames, courir avec les enfants qui trébuchent en riant dans les filets, frissonner quand le Mistral caresse les neiges de la montagne de Lure, zigzaguer dans les restanques en pierres sèches quand le soleil fait crisser les lavandes sauvages, et se gorger de cette lumière de Haute-Provence.
Régalez-vous donc sans modération !